2011/09/20

Réflexions à bâtons rompus

Il se passe un truc bizarre quand on tient un blog, c'est que les gens ne nous parlent plus. Enfin si, je veux dire, ils nous parlent, mais ils ne nous posent plus la question rituelle de début de conversation, à savoir "alors quoi de neuf ?"

"Ben c'est normal, hey patate, tu racontes toute ta vie sur ton blog, ils savent déjà ce qu'il y a de neuf", me direz-vous, sans ménagement. Bon alors d'abord tu me parles autrement, on n'a pas gardé les rennes ensemble (oui, petite j'aimais m'imaginer que j'étais une aide du Père Noël, pensant que ma condition de non-lutinité n'était en rien un obstacle à ma carrière (nan sérieux vous imaginez le Père Noël faire de la discrimination à l'embauche ?)), et ensuite, certes t'as raison, mais quand même je ne raconte pas tout.

Par exemple, je ne vous ai pas dit que j'avais un gros rhube en ce bobent. (ce qui explique peut-être pourquoi ce post est aussi décousu). Ah tu vois ?

C'est un peu comme sur fesse-bouc. Ce qui est bien, c'est que je me lie d'amitié avec des gens (parfois même des gens de ma famille) avec qui je ne lierai pas autant de lien en temps normal, par manque de temps ou parce qu'on habite loin, mais voilà, à l'occasion d'une photo postée ou d'une mini-discution juste pour dire coucou parce qu'on voit qu'on est en ligne, ben on se rapproche, on raconte des bêtises, on crée des private jokes. Du coup, quand on se voit en vrai, on reprend une conversation qui a débuté devant son ordi et malheureusement, souvent ça sonne faux. Tout simplement parce que l'écrit ne rend pas le ton sur lequel on dit les choses, ça peut tout changer ! Un rythme, un visage composé (ou décomposé), un ton enjoué ou querelleur, ça ne se traduit pas très bien par écrit (mis à part les smileys et autres mdr qui ne sont là que pour préciser "hey oh, je blague hein", la preuve que ce qu'on écrit n'est pas nécessairement clair). Du coup, autant on peut se lier d'amitié, autant on peut très vite partir en live et s'engueuler pour rien sur une simple phrase qu'on va mal prendre parce qu'on la lit hors contexte, pas forcément au bon moment, ou qu'on ne la lit pas forcément sur le bon ton. D'où l'importance d'avoir un vocabulaire précis et fourni.

Si vous cherchez où je veux en venir, cessez de vous torturer, je ne sais pas non plus, je réfléchis à doigts hauts. 


Mais quand même, quand j'écris quelque chose ici (ou n'importe où en fait), il peut m'arriver de buter sur un mot, de vouloir en mettre un bien précis et pas un autre. Ca peut paraître idiot, plusieurs mots ont la même signification, comme si je dis "ma voiture est cassée" ou "ma voiture est abimée", le sens général est le même, mais les connotations ne sont pas les mêmes (dans la seconde phrase, on perçoit une dégradation moindre). Quand on me parle, c'est un peu pareil, ce qui énerve sans doute mon entourage, mais j'ai tendance à analyser ce qu'on me dit en fonction des mots qu'on a choisi pour le dire, tout comme les mimiques qu'on prend pour le dire. Je ne pense pas que ça soit anodin. Le problème, c'est que je peux tout aussi bien décoder différemment ce que les gens me disent parce que j'ai mis sur leur fiche (oui j'ai des fiches mentales, et sur chacun d'entre vous, attention) qu'ils m'ont dit un truc pas sympa sur fesse-bouc alors que peut-être c'est moi qui ai mal interprété un texte dont le ton est mal traduit (c'est de la réflexion pure hein, ne cherchez pas de qui je parle, je ne parle de personne en particulier (et quand bien même je ne dirais pas qui c'est)). Du coup, j'interprète parfois mal ce qu'on me dit, des fois je prend des critiques pour des compliments et inversement, et on s'y perd, voyez ?

Bref, tout ça pour dire (enfin je crois) que même si j'ai un blog, et que parfois mes mots prennent un autre sens pour vous que pour moi simplement parce que vous les lisez différemment de moi quand je les écris, merci de me demander régulièrement de mes nouvelles "en vrai".

Voilà vous pouvez aller prendre une aspirine, j'ai fini.

E.

6 commentaires:

  1. Tenir un blog et se sentir schizophrène ou sentir son entourage schizophrène!

    J'ai déménagé recemment pour éviter que mes collègues sachent des trucs sur ma vie, surtout qu'ils ne disaient rien mais ça créait un truc bizarre comme s'ils étaient mes intimes! alors que moi, ne sachant pas qu'ils me lisaient, je me sentais plus distante...

    ET ALORS ce que je n'explique pas dans mon attitude c'est que je n'aime pas que mes proches commentent dans la vraie vie mon blog!
    Va comprendre!!

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  2. Je comprend tout à fait Alice !

    C'est très bizarre de discuter avec quelqu'un que tu n'as pas vu depuis longtemps, alors tu lui racontes un peu ta vie, mais lui la connait déjà, parce qu'il a lu ton blog...

    Ou alors quand tu croises des gens que tu connais, il te sortent des phrases de ton blog comme des répliques de film... on répond quoi à ça ? moi aussi ça me fait bizarre, c'est comme s'ils lisaient par dessus mon épaule (pourtant j'ai bien conscience que dès l'instant où c'est en ligne, c'est un peu pour que les gens le lisent)

    La thérapie nous guette...

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  3. le resumé en heut de ton blog ma vraiment fait sourire !!! ;)
    Bonne soiree

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  4. Mince, je me met des commentaires à moi-même sans m'en rendre compte (bon je m'auto-congratule en même temps, donc ça va) je deviens vraiment schizo... :D

    Merci moi !

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  5. Oui, c'est ça!
    Comme s'ils lisaient par dessus mon épaule! exactement!!!!!!

    Heu là oui, consulte avant moi, tu feras ma thérapie :) (à propos du comm' que tu te laisses à toi même, même si tu as tout à fait raison!)

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  6. Pas ma faute si des gens mettent "moi" comme pseudo... m'enfermez pas les messieurs en blancs, siouplait ! (en même temps c'est bizarre en soi, non ?)

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