2011/12/12

Les fleurs du lundi (l'autre lundi)

Oula mais c'est que ça passe vite une semaine ! En plus j'ai eu un de ces week-end... Junior et ses patins n'ont pas fini de nous faire nous déplacer, je te le dis...

Donc pour la faire courte : samedi soir, à la patinoire de Caen, il y avait match et présentation des pitis (et des grands) sur la glace avant le coup d'envoi. Les ch'tis gars de Cherbourg étaient invités aussi (on était 4..). Nous, comme on n'est pas les derniers pour déconner, on y est allés. En plus, le lendemain, il y avait atelier Fairplayzir à la même patinoire avec les même gens (incroyable). Du coup on a pris un hôtel et on a emmené le chien très con (et on a prié pour que dans son infini bonté il ne pisse pas sur le lit). Ca c'est bien passé au final, mais remarque, on l'a peut-être quand même un peu induit en erreur, je sais pas, la prochaine fois on n'oubliera pas son bol je crois. (oui c'est de l'eau dedans)


Alors un atelier fairplayzir, pour toi qui n'y connais rien aux joies des parents de hockeyeur (t'en as de la chance), c'est un rassemblement d'une 50aine de gamins entre 3 et 9 ans (bon là je crois qu'il y avait des plus vieux, en fait j'ai pas encore tout bien compris), avec chacun un ou deux parent (on en est donc à 125 personnes grosse maille), entassés dans des vestiaires pas vraiment conçus pour autant de monde, avec chacun un GROS sac de sport, plein d'équipements à enfiler tant bien que mal, pendant que la dame d'à côté te marche dessus et que le gamin de l'autre côté hurle qu'il trouve pas ses chaussettes, et que ton gamin n'a qu'une seule envie, c'est d'aller courir avec son copain, qui se trouve à l'autre bout du vestiaire (il lui crie donc des tas de trucs dans ton oreille histoire de garder le contact pendant que tu lui enfiles ses protège-tibias). 

Le plus drôle dans un atelier fairplayzir, c'est qu'on te convoque à des heures totalement loufoques alors que tes gamins ne vont pas aller sur la glace pendant au moins une heure (la dernière fois c'était rdv à 8h30 à Rouen, quand on habite à Cherbourg, c'est un peu n'imp'. Là c'était 11h, avec patinage sur l'heure de midi. Va dire à ton gamin de 3 ans qu'il va devoir attendre pour manger, vas-y, je te regarde (et je ris)(jaune)). Il faut donc garder son gosse surexcité, surchauffé, suréquipé, surénervé et suraffublé d'un maillot taille adulte (je te rappelle que Junior a trois ans) pendant une heure et demi dans le vestiaire ou le couloir. Tu veux ma place ? non ? vraiment ? La prochaine fois on ne se fera pas avoir, on viendra un quart d'heure avant l'entrée sur la glace et tant pis pour le café de bienvenue (dont je n'ai même pas vu la couleur du coup). 

La classe, non ?
J'avais fait un cake au thon parce que ça se fait d'amener un truc à manger (cake qu'on a boulotté dans le couloir et les gradins, tant pis pour la convivialité, il était 12h30 quand les gamins sont allés sur la glace, fallait qu'il mange avant), et finalement on est partis avant la fin parce que Junior était crevé. Forcément, il n'a pas l'habitude de patiner sur la glace (rapport au fait que la patinoire de Cherbourg est en travaux jusqu'à nouvel ordre et qu'ils patinent en roller dans un gymnase en attendant), et en plus c'était pendant l'heure de la sieste . 

Bref, un week-end un p'tit peu éreintant. En plus, on n'a pas vu le match du samedi soir en entier vu qu'on était avec Junior (qui lui n'a rien vu du tout et a joué avec des gamins dans les gradins.). La phrase du jour a été : "ça t'a plus le match ? - le match de quoi ?" je crois que tout est dit.

Bon avec tout ça, que je n'oublie pas les fleurs de ce lundi :


Tout en violet. C'était pas forcément voulu au début, mais j'avais commencé par faire deux tissu violets de suite, du coup je me suis dit que ça serait amusant de faire une thématique violette pour la semaine, et en fait je crois que je vais continuer parce que j'ai trouvé ça marrant à faire (oui, je suis une vraie fofolle)


E.

2011/12/05

Les fleurs du lundi


J'ouvre une nouvelle rubrique histoire de faire un peu de promo pour mes nouvelles petites créations : des fleurs en tissu que je vends sous le nom d'Emma et ses fleurs. Ce sont toutes des modèles uniques, cousues à la main, et sans vouloir trop me vanter ça marche déjà du tonnerre.

Alors pour vous esspliquer un petit peu le principe : il y a onze formes de fleurs différentes (ancolie, aster, camélia, clématite, fleur de tiaré, lys, magnolia, marguerite, nymphéa, pivoine et rose) et pour chaque tissu que j'utilise, je fais une fleur de chaque. Comme ça pas de doublon. Et si vous ne trouvez pas votre bonheur, bah c'est que la fleur a déjà été vendue... Nan mais pleurez pas, je refais le plein toutes les semaines.

Alors ces jolies fleurs, vous pouvez les acheter comme ça si vous voulez les coudre sur un truc ou les coller sur un paquet cadeau, c'est comme vous voulez, mais surtout, je les propose en broche, en serre-tête, en bandeau, en barrette, en peigne, j'en passe et des meilleures. Je crois que le plus simple c'est encore d'aller voir sur le site lui-même. (hein oui que j'ai raison ?)

Donc pour en revenir à ma nouvelle rubrique, voici les fleurs de ce lundi (c'est le jour où je rentre mes créations de la semaine dans l'ordinateur). 


Sinon, j'ai aussi une boutique sur A Little Market (mais là, je n'y vend que des broches). Ce sont les mêmes fleurs, et vous pouvez aussi aller y faire un tour en cliquant sur la petite présentation là à droite.

Voilà, je vous laisse jeter un œil, je suis dans le coin si vous avez besoin.

E.

ps : n'oubliez pas de dire que vous m'aimez sur fesse-bouc !

2011/11/20

Avec qui aimerais-tu remplir un questionnaire ?

J'ai reçu un email qui me dit que je dois remplir un questionnaire (genre quelqu'un a fait un graffiti sur moi ou j'sais pas quoi). Bon. Admettons. J'adore parler de moi-même de toute façon.

Par contre les copines, ne comptez pas sur moi pour entretenir la chaîne de l'amitié, déjà que je le fais pas quand il s'agit de sauver un chaton cancéreux (même sous la menace de voir s'abattre sur moi toutes les plaies d'Egypte), alors bon...

Donc voilà le questionnaire en question, basé, si j'ai bien tout compris, sur mes relations fantasmées avec des personnalités.

Elles commencent toutes par "avec qui aimerais-tu" :

1 : aller danser en boite
Fergie, ça doit être une sacré déconneuse, et puis elle a l'air sympa (et elle doit entrer gratos en boite j'imagine)

2 : partager ton petit déjeuner
Georges Clooney (who else ?)

3 : partir en vacances
Là, tout dépend du genre de vacances. Si on fait des fouilles (oui c'est un fantasme, partir faire des fouilles archéologiques pour les vacances (à bon entendeur)), alors je pars avec Yves Coppens. Si c'est un voyage pour découvrir un pays, je pars avec Frédéric Lopez (rrrrrrh). J'aurais pu mettre Antoine de Maximy, mais il est moins rrrrh. Si c'est pour glander sur la plage, je reste chez moi, j'aime pas ça.

4 : diner aux chandelles
Matt Damon (rrrrh)

5 : faire un bœuf
Chris Martin si c'est pour faire de la musique. S'il s'agit de cuisiner un bœuf, je choisi Maïté. Si c'est pour inséminer une vache, là franchement je démissionne.

6 : faire un long trajet en voiture
Edouard Baer (quoi que... peut-être pas en fait)

7 : être prise en otage
Wolverine. Je devrais m'en sortir rapidement avec lui à mes côtés.

8 : faire un jeu vidéo

9 : ramasser des champignons
Michel Cymes. S'il n'y connait rien aux champignons, il pourra toujours me soigner, ou me raconter des blagues débiles...

10 : apprendre à nager

11 : préparer des sushis
Akira Kurosawa sama. S'il ne sait pas les faire, il fera toujours couleur locale.

12 : regarder un dessin animé
Rowan Atkinson. A condition qu'on soit dans un cottage anglais, avec feu de cheminée, fauteuils en liberty, tasse de tea et couverture écossaise. Et des cookies.

13 : faire des galipettes
Mon chéri.

14 : partager une colocation
Chandler et Monica. Un qui me fait rire, l'autre qui fait le ménage...

15 : avoir un enfant
Mon chéri, qui d'autre ??

E.

2011/11/17

Crise de foi

Ce matin, j'ai lu l'article sur l'invitation ballon de baudruche de My Day, qu'elle a trouvé sur le site Oh happy day, du coup, je me suis mise à chantonner ce gospel, puis à chercher les paroles, puis à me dire que je rerererererererererereregarderais bien la vidéo de Sister Act 2, quand le gamin fait une note incroyable qui fait que mon petit cœur fait un bond à chaque fois.

Je file donc sur Youtube :


Et puis de fil en aiguille, au troisième visionnage, je me dis "tiens oui, c'est quoi déjà le nom de l'église qui fait des gospel aux Etats-Unis, est-ce que ce sont les réformés, les presbytériens ou bien les calvinistes ?". Du coup, pour trouver la réponse, je googlelise un peu et je trouve : ce sont les protestants. Pour continuer dans ma quête de savoir, je wikipède les protestants pour voir les différences avec les catholiques.

C'est là que tout a basculé : dans l'ensemble je trouve ça vachement mieux que l'idéologie catholique, bien plus d'ouverture d'esprit, moins de dogmes, moins de rituels dépourvus de sens, plus de liberté de penser...

Bon je sais bien que c'est de la théorie et que dans la réalité, il y a des cons et des fous de dieu partout, et puis de toute façon, je ne suis catholique que sur le papier parce que je ne vais jamais à la messe, et que dans la réalité je voue un culte secret aux kinder bueno.

Bon mais quand même, maintenant que j'ai découvert que j'étais protestante, est-ce que je ne devrais pas me manifester dans un temple protestant ? comment est-ce qu'ils vont le savoir sinon ? mais si j'y vais, et que je ne vais pas à la messe après, parce que je ne serai pas plus assidue ni plus croyante pour autant, est-ce qu'ils ne vont pas trouver ça bizarre comme révélation de foi ? est-ce que je vais être obligée d'aller à la messe juste parce que j'ai regardé une vidéo sur youtube ? 

Parce que d'un autre côté, c'est quand même quelque chose qui nous définit, même si on n'est pas pratiquant, ma famille est catholique, pas forcément très pratiquante non plus (enfin pas beaucoup en tout cas) donc je me définis moi-même comme catholique, et puis j'ai été baptisée, communiée et mariée à l'église. Et si j'ai un second enfant et que je le fais baptiser lui aussi (plus par convention sociale et comme bonne excuse pour faire de jolies invitations et retrouver toute la famille, certes, mais j'y tiens quand même) et qu'en réalité je suis protestante, ça ne va pas du tout, enfin je crois...

Et puis est-ce qu'on peut réellement avoir une révélation juste en parcourant quelques sites internet ? d'autant que je crois aussi beaucoup aux midichloriens... Compliqué tout ça.

Un grand bouleversement dans la force, je ressens.

E.

2011/11/15

Citrouilles sur glace

La semaine dernière a été assez rock & roll. Avec chéri d'amour et Junior (et le chien très con) on est allés passer la semaine chez mes parents pour au moins deux raisons : le dimanche il y avait un atelier de hockey à Rouen pour Junior et mercredi à Paris y'avait le concert des Smashing Pumpkins (oui je fais sécher l'école à mon fils pour aller voir des concerts, chuis une déglingo).

Donc nous voilà embarqués dès le vendredi, avec des valises bien tassées et optimisées parce qu'il fallait trimballer en plus les affaires de hockey de Junior qui prennent quand même vachement comme place (cf ici). Du coup j'optimise à mort (bon le fait que Junior soit propre nuit et jour à présent a joué en ma faveur, c'est que ça prend de la place les couches) et nous voilà partis.

Le samedi je fais un gâteau parce que l'entraineur de hockey nous a dit que ça se faisait d'amener un gâteau, donc je fais un gâteau (chuis disciplinée, tas vu ?) : un quatre quart aux poires (une vraie tuerie, allez je vous donne la recette : 3 œufs, le même poids en farine, le même poids en sucre (un peu moins si les poires sont bien sucrées), le même poids en beurre (si si), 4 bonnes pincées de sel (c'est ça qui le rend super bon) et les poires coupées en morceaux. Au four 30-40 minutes à 180°. Et là, miam, donc).

Le soir, on va faire un premier repérage de la patinoire, vu qu'il y a un match des Dragons de Rouen (contre les Brûleurs de loups de Grenoble. Ouais je sais, les équipes de hockey, c'est un peu comme les équipes de foot américain, les noms sont très.. aaargh). Nous partons donc gaiement vers la patinoire, que Tomtom nous indique à l'autre bout de la ville (celui-là, depuis que je l'ai réglé à nous parler avec l'accent Québecois, il est est devenu tout con). Bon heureusement, on sait qu'elle se trouve sur une île, on sait laquelle, et vu qu'elle ne fait pas des kilomètres de long, on devrait tomber dessus un jour où l'autre. On mange là-bas, on rejoint notre place dans les gradins, on s'éclate, on gimmefive dans la patte de la mascotte, on manque de se prendre le palet deux fois (un peu comme là), les Dragons gagnent, on est contents, on va faire un tour à la foire (ah oui en plus au même moment, y'avait la foire St Romain à Rouen, un truc de fou)(tu dis si t'en as marre des liens à tout bout de champ hein)(ou des parenthèses, je sais que je fais beaucoup de parenthèses)(enfin t'hésites pas surtout), et après ça on rentre parce que le lendemain, faut se lever tôt.

Le dimanche matin, donc, de bonne heure et de bonne humeur (à la patinoire à 8h30, 40 minutes de route, 1 heure de préparation avant de partir, méeu c'est dimanche !) on emmène Junior à son atelier Fair Play Zir, une cinquantaine de gamins de moins de 9ans sur la glace et presque toute ma famille venue assister à ça et prendre des photos (C'est Junior qui était content, lui qu'on surnomme Narcisse tellement il s'aime...)



Meuh non son maillot n'est pas trop grand...

Bon lundi pas grand chose, mardi on a fait une journée "c'est la fête" : visite d'une jardinerie avec parc animalier (oui oui pas juste les cages avec des souris, un vrai parc animalier) et articles de Noël (joie de Junior), puis resto pas cher et où on vous sert de la terrine comme d'autres vous offrent des salades de bienvenue, le pot direct sur la table (joie de tout le monde), puis sieste (joie des parents), puis foire St Romain (joie du gars qui fait payer 3 euros pour la pêche au canard).

Mercredi on se dirige vers la câpitale pour le concert, et puis vu qu'il est au Zénith, dans le parc de la cité des sciences et que notre hôtel, oh ben tiens, est lui aussi à côté de la cité des sciences, ben on décide d'aller voir la tour Eiffel (nan je déconne on est allés à la cité des sciences). On a passé une après-midi super sympa, on a même fait notre sport de la semaine avec les escalators qui ne marchaient pas (ouf le savoir ça se mérite !) puis le soir on s'est dirigés gaiement vers la salle de concert. Bon je vous la fait courte : le concert n'était vraiment pas bon. J'ai écrit un article là-dessus, je voulais le donner à Discordance mais vu que mon rédac' chef (enfin dois-je toujours me considérer comme une rédactrice ? je sais pas, je crois que ma participation a périmé un jour sans que je le sache. bon bref) J'ai envoyé mon texte  mais comme j'ai pas reçu de réponse (soit que mon texte est trop nul, soit qu'il a changé d'adresse email, enfin dans tous les cas c'est un peu tard maintenant) donc ben je vous le livre à vous, tant pis pour lui (ou tant pis pour vous) :

"La soirée était pourtant douce, la lune était pleine, la fosse et les gradins du Zenith de Paris l'étaient aussi, et les Smash.. pardon, Billy Corgan et ses musiciens étaient là, donc tout aurait dû bien se passer, seulement voilà : la colle n'a pas pris.

Il est des rencontres qui ne se font pas, et cette soirée en était la preuve douloureuse, car les Smashing ont eu affaire à un public glacial, arctique même, à se demander si tous ces gens n'étaient pas venus là par erreur. A qui la faute ? Peut-être un peu à la première partie, un vague groupe venu du Texas dont le nom ne mérite pas d'être retenu, et qui avait pour seul mérite de pousser le volume à la limite de la douleur, un son hyper saturé cachant la misère de leur prestation et rendant la moitié de la salle totalement sourde (l'autre moitié ayant les mains sur les oreilles). L'ingénieur du son n'ayant pas fini d’œuvrer, cette qualité de son s'est retrouvée dans le concert des Smashing Pumpkins, mais semblant toutefois s'améliorer à mesure qu'on perdait de l'audition. Connaissant le perfectionnisme de Billy Corgan sur scène, on ne peut que s'étonner que ce gars ait pu finir la soirée sans recevoir le moindre geste d'agacement.

Est-ce pour cela que le concert a vu si peu de réaction ? pas de bras en l'air, pas de gens qui sautent, qui chantent, qui tapent des mains (ou si peu !), des gradins qui sont restés désespérément assis. Même le demi-cercle devant la scène, repère des irréductibles fans, ne bougeait guère plus qu'une file d'attente à la poste. Billy Corgan a certes failli dans sa prestation, une performance décevante dans l'ensemble. On le sait très peu communicatif et il n'a pas dérogé à la règle. Le concert était assez mal articulé, beaucoup de chansons nouvelles en ouverture, et trop peu de tubes reconnaissables malgré le son saturé. Il a pourtant tout fait pour ranimer ce parterre dormant, gesticulant, lançant ses bras, hurlant dans son micro, mais à peine la mayonnaise prenait-elle quelle retombait comme un mauvais soufflé faute de conviction des deux côtés. Tout cela semblait forcé et finalement assez peu spontané.

Seul le rappel a ressemblé à un vrai concert, mais il était déjà trop tard pour convaincre. Un concert qui sentait la fin de carrière, la première fois qu'on en ressort en ayant plus mal aux fesses de rester assis plutôt qu'aux main, aux pieds et à la gorge à force de hurler.

Décevant est l'adjectif qui convient le mieux pour toute la soirée, et ce des deux côtés de la scène."

Voilà. On a ensuite essayé les épiceries automatiques (ouais je vis à la campagne, ça va), une bonne demi-heure pour un lion et une bouteille d'eau, c'est pas encore au point hein...
On est rentrés le lendemain, puis l'un de mes frères est venu manger avec sa petite famille le soir, puis on est encore rentrés le lendemain, mais cette fois chez nous. Pfouf.

Et à peine arrivée, qu'est-ce que j'ai fait ? ben j'ai bossé (stakhanoviste, va).

Allez j'y retourne.

E.

2011/11/14

Lettre ouverte à mon chéri

Mon chéri,

Tu ne l'as de toute évidence pas remarqué, mais le placard à linge de maison est organisé selon une logique bien précise, que je m'en vais t'expliquer de ce pas :

- les taies d'oreiller se rangent avec les taies d'oreiller

- les housses de couette se rangent avec les housses de couette

- les draps housses se rangent avec les draps housses

Je sais que c'est une façon de faire un peu compliquée, mais si tu l'apprends par cœur, je suis sure que tu arriveras toi aussi à ranger correctement le linge.

Bisous doux,

Ta chérie.

ps : peut-être qu'avec un moyen mnémotechnique...

Au pire j'appelle SOS ménage...
E.

2011/11/03

Caen, One point.

Ayè, je suis allée voir ce matin cette endocrino Caennaise. Pour les gros nuls qui n'ont pas suivi l'affaire, lisez ici.


Bon, déjà, ce n'était pas une vieille bique méchante comme une teigne comme me le prédisait si gentiment mon chéri (dans le but de me faire arrêter de stresser... hum mouais bon qui veut lui offrir "le tact pour les nuls" à noël ?). Nan mais sans rire, elle était bien, elle avait des chaussures bleues turquoise de folie (ouais nan mais je sais que ça n'a rien à voir, mais bon) et surtout, elle ma écoutée, m'a souri, elle a noté tout ce que je disais dans son petit classeur, quand j'ai dit le poids que j'avais pris elle l'a noté, quand j'ai dit qu'avant que je tombe enceinte je mangeais comme une ado attardée, elle l'a noté, quand j'ai dit que maintenant je mangeais bien, elle l'a noté, et quand j'ai dit que Cherbourg-caen y'en avait pour une heure et demi, ben elle l'a noté aussi (non elle ne dessinait pas des petits canards, je voyais bien qu'elle écrivait (mais elle a une écriture de médecin, pas moyen de la relire, surtout à l'envers)).

Bref, (mais c'est vrai qu'on a l'impression de faire du plagiat chaque fois qu'on écrit ça maintenant)  le rendez-vous s'est à peu près bien passé, je me suis mise en sous-vêtements, je me suis pesée (bonne surprise, ça a été pire que ça par le passé) et elle m'a pris la tension, m'a tâtée de partout, m'a tiré les cheveux (ouais enfin doucement hein) en m'expliquant que c'était normal pour un entretien d'endocrino (je n'ai rien dit, mais celle que j'avais vu avant ne m'avait même pas touchée...). 

Ensuite on a discuté, elle a épluché ma façon de manger (le fameux tableau où on note tout ce qu'on mange) tout en m'expliquant que ça ne pouvait pas venir QUE de l'alimentation parce que quand même je mangeais assez bien, mais elle m'a montré que je ne mangeais pas assez de protéines (allez mon chéri tu peux l'avouer maintenant, que tu l'as appelé en douce pour que je te cuisine plus souvent de gros steaks...) et puis on a parlé de mon accouchement, et là, pouf, je me suis effondrée en larmes. Bon faut dire que je l'ai su-per mal vécu à l'époque, ajoutons à ça que j'ai grignoté des bonbons toute la route (chute de glycémie, c'est crédible ?), que j'ai la crève depuis un mois et demi, mal dormi, et lu un article vachement émouvant sur la grossesse de Carla dans la salle d'attente, donc voilà quoi. 

Et là, me voyant les larmes aux yeux en train de parler de mon petit bout et de ma détention hospitalière, la voilà qui reprend son stylo et note des trucs. Qu'est-ce tu fais ? pourquoi t'écris un truc dans ton petit classeur ? chuis pas dépressive, hein... Bon ok, j'ai un problème avec les hôpitaux. Dans mon cerveau, hôpital = prison avec des gens méchants qui font rien qu'à m'embêter quand je suis malade, et dans laquelle je suis enfermée pour une durée inconnue. Bon ben moi je trouve ça flippant comme situation, pas vous ? Et en reparler, de mon accouchement, d'abord j'évite, mais s'il le faut ben ça fait mal. Pis la chute de glycémie, toussa toussa, enfin bref. 

Bon au final, elle m'a donné une liste longue comme le bras de prises de sang et d'autres fluides à tester, et on se revoit dans un mois. 

To be continued, donc, mais j'ai bon espoir.

E.

2011/10/16

Le petit monde de Junior

En gare ! Sivouplé monsieur ! Attention, parce que moi j'ai une épée et puis toi t'en as pas d'épée ! Hahaha ! attention parce que moi je vais te tirer dessus ! En gare ! piou ! piou ! piou ! ah non toi t'es le méchant

- [il prend une petite voix] oui je suis le méchant

- Attention méchant, t'as pas le droit d'aller dans l'avion sinon moi j'appelle la maitresse ! piou ! piou ! et toi tu vas aller au coin ! piou ! piou ! En gare ! piou ! piou ! piou ! Euh et alors méchant, est-ce que ta voiture elle est cassée ? 

- oui elle est cassée ! 

- Haha ! en gare méchant, moi je vais la réparer. Alors, moi je vais chercher mes outils, et toi tu bouges pas, d'accord ?

- d'accord !

*sourire*

E.

2011/10/12

Panpan cucul

Il y a des jours comme ça où on se prend une claque sans s'y attendre...

Ce midi, après son déjeuner, Junior a eu droit à un p'tit coeur en sucre dans son yaourt, juste comme ça, juste parce que je suis une fille cucul qui trouve que les petits coeurs dans le yaourt, c'est trop choupinou.


Il l'a bien aimé son p'tit cœur en sucre, tellement qu'il m'a demandé une autre surprise dans sa compote aussi.

Je vais donc chercher le petit pot de "craftcooking" avec des petits cœurs et je m'apprête à lui en mettre dans sa compote aussi, mais là, il me demande si je n'ai pas autre chose que des cœurs.

Mouais... Ben non lui r'éponge, je n'ai que des petits cœurs moi. Bon il accepte le petit cœur, et me demande : pourquoi tu n'as que des petits cœurs comme petite surprise pour ma compote ?
- Ben je te donne un petit cœur parce que je t'aime très fort (j'avais prévenu que j'étais cucul)
- Ben moi je t'aime pas très fort...

Aaaaarg. Vas-y tire encore un peu, tu ne m'as pas complètement arraché le cœur.

Surtout ne pas réagir, juste sourire et dire "ah", mais pleurer dans le dedans et en manger trois, des petits coeurs, juste parce que bon hein quand même.

E.

ps : j'ai écrit 11 fois le mot coeur. ce n'est pas parce que je manque de vocabulaire, c'est parce que "pompe aortique en sucre", ça faisait bizarre.

2011/10/07

Associez-vous !

Une association, des gens qui se rassemblent parce qu'ils aiment le même truc, alors que dans la vie (l'autre vie) c'est pas forcément le cas, c'est drôlement chouette, vous ne trouvez pas ? 

Ben vous m'auriez dit ça il y a quelques années, je vous aurais riz au lait, euh au nez, et je vous aurais superbement snobé. Si vous aviez insisté, j'aurais répondu que les repas dansants et autres vide-greniers des Gais Pinsons de Monterould-Sur-Georgette, merci bien, mais là j'ai piscine. 

Soirée salsa-choucroute, venez nombreux !

Mais depuis que mon fiston fait autre chose que beleu beleu et m'accorde donc un peu de temps pour regarder ce qui se passe autour de moi, faut bien avouer que je m'y suis mise. 

Moi (oui moi).

Moi qui me prenais pour une asociale, ben en fait, pas du tout. Je trouve qu'il y a même plutôt pas mal d'associations dans ma vie, l'air de rien.

Il y a celles dont je suis membre :
- Normandie Kilt : qui fait découvrir le port du kilt en Normandie, donc. 
- Tous dans l'M panier : une asso pour avoir tous les 15 jours des paniers de légumes récoltés dans la ferme juste là à côté.

Et puis il y a celles dont je ne suis pas directement membre, mais que je soutiens à mort vu que Junior et mon chéri en font partie :
- Les Terribles : Club de foot américain du Nord Cotentin
- Les Vikings : Club de hockey sur glace de Cherbourg

(Vous remarquerez qu'on est assez "aaarg" pour les noms d'associations sportives dans le coin...)

Il y a aussi celles dont j'étais membre, secrétaire ou même fondateur, et puis bon, en fait c'était dans une autre vie... je ne vais pas en parler là, donc. Finalement, une association, c'est un peu comme une amitié, ça va ça vient, il y en a qui restent, d'autres qu'on laisse partir...

Et vous ? vous faites partie d'une asso ?

E.

2011/09/30

Comment se coudre un sac à main quand on est sous l'influence de la drogue ?

Attention les enfants, n'essayez pas ça chez vous.

Bon alors je t'entend déjà gronder, quoi mais enfin, qu'est-ce qu'elle raconte, la drogue c'est maaaaal tatati tatata, mais attend, descend de ton cheval, je t'explique.

J'ai un gros rhube. Ca fait quinze jours que je le traine derrière moi, j'en peux plus, et mon médecin m'a donné un sirop contre la toux über efficace à la codéine. "Attention, ça endors un peu" me dis la pharmacienne. Tu m'étonnes, je plane à 100 miles. Pourtant, j'ai à cœur de continuer mes petits projets, alors voilà quoi, je coud sous influence. Et croyez-moi, c'est pas facile. 

Vous voulez essayer sans nécessairement vous shooter au sirop avec une tête de bonhomme qui fait peur ?

Non, c'est pas le père noël en bigoudis

Voici les étapes à suivre :

Tout d'abord, faites un dessin de votre projet que vous seule pouvez comprendre.

Gné ?

Commencez à tracer directement sur le tissu, vous savez ce que vous faites après tout, c'est pas votre premier sac. 

Trompez-vous.

Changez de couleur de craie pour ne pas confondre les tracés, oubliez de compter les surplus de couture(1), maudissez-vous et recommencez dans l'autre sens.

Vérifiez que la suédine n'a pas de sens du poil. C'est rigolo hein ? oui bon ça fait dix minutes maintenant, passez à la suite. 

Changez encore de couleur de craie.

Vous trouvez que ça manque encore de gaité ? ajoutez une nouvelle couleur histoire qu'on s'y perde un peu.

Tracez des trucs qui ne servent à rien par dessus, juste pour voir ce que ça donne.

Faites tout de même quelques patrons, mais utilisez des feuilles de papier calque trop petites. Les grandes feuilles de papier de soie sont dans la pièce à côté, mais n'oubliez pas que vous êtes droguée et que par conséquent, vous devenez une grosse feignasse.

Finissez de tracer, comptez plusieurs fois les surplus de couture là où ça n'est pas nécessaire, puis regardez votre travail avec contentement. Apprêtez-vous à découper.

Arrêtez-vous quelques instant pour chercher vos ciseaux et découvrez avec stupeur que vous avez oublié le fond de votre sac (l'anse aussi, mais vous ne le savez pas encore).


Demandez à quelqu'un qui a toutes ses facultés mentales, lui votre chéri comment calculer le bidule pour faire un machin.

Faites-lui un dessin, dites "32,5cm" et laissez-le calculer.

N'écoutez pas ses explications, de toute façon vous n'y comprendrez rien. Prenez le papier qu'il vous tend, regardez-le avec un œil bovin et tracez pareil.

Regné ?

Pour plus de sureté, mesurez l'ovale ainsi tracé, puis regardez vos tracés précédent.

Dites "oups" avec un rire bête.

Dites "en fait c'est 30cm" et refaites votre dessin.

Découpez.

Rendez-vous compte que vous n'avez pas toujours pas tracé tous vos surplus de couture. Remaudissez-vous et rerectifiez.

Dites "tant pis, il fera un cm de moins en hauteur" en haussant les épaules et en ricanant.

Décalquez le dessin pour votre broderie, choisissez votre fils et vos perles.

Vérifiez que ce tissu est brodable en essayant votre tambour sur des chûtes pour être sure que ça ne laisse pas de traces dans le tissu.

Dites "ah ben c'est malin d'y penser que maintenant", puis constatez que ça ne fais pas de trace et soufflez.

Commencez à broder.

Regardez votre oeuvre finie et doutez tout de même du fait que les traces de tambour ne disparaitront pas.

Haussez les épaules et dites "bof on verra bien".



[quelques jours plus tard]
Là, j'ai dû m'arrêter parce que je n'ai pas pu trouver de fermetures éclair dignes de ce nom (Cherbourg c'est la zone pour qui a une machine à coudre : UN magasin de tissu (le plus proche après est à 90km), et quelques merceries, si peu que ça en devient ridicule. Aucune avec les fermetures éclair adéquates. Mon projet s'est donc stoppé net, mon rhume avec, donc du coup c'est même pas drôle, faut que j'attende d'aller chez mes parents pour trouver un magasin de tissu correct (à 2h30 de chez moi, donc).

J'ai regardé ce que j'ai fait une fois "sevrée", et c'est... absolument n'importe quoi. C'est rattrapable, hein, tout est rattrapable, mais c'est la dernière fois que je travaille quand je suis malade.

La drogue, c'est mal.

E.

(1) Pour toi mon amie qui ne sais pas coudre, regarde dans ton t-shirt à l'endroit de la couture, y'a un bout qui dépasse ? ben c'est ça le surplus de couture.

2011/09/22

Canta u populu Corsu

JE VEUX UN COLIS DE BONS PRODUITS CORSES ! (na)


Et le site est là : http://www.corsica-colis.com/index.php?choix_tva=fr (ouh qu'il est beau)

Miaaaaaam (*bave*)


(comment ça j'en fais trop ? bah oui mais j'aime ça, moi, les spécialités Corses, hey)

E.

2011/09/20

Réflexions à bâtons rompus

Il se passe un truc bizarre quand on tient un blog, c'est que les gens ne nous parlent plus. Enfin si, je veux dire, ils nous parlent, mais ils ne nous posent plus la question rituelle de début de conversation, à savoir "alors quoi de neuf ?"

"Ben c'est normal, hey patate, tu racontes toute ta vie sur ton blog, ils savent déjà ce qu'il y a de neuf", me direz-vous, sans ménagement. Bon alors d'abord tu me parles autrement, on n'a pas gardé les rennes ensemble (oui, petite j'aimais m'imaginer que j'étais une aide du Père Noël, pensant que ma condition de non-lutinité n'était en rien un obstacle à ma carrière (nan sérieux vous imaginez le Père Noël faire de la discrimination à l'embauche ?)), et ensuite, certes t'as raison, mais quand même je ne raconte pas tout.

Par exemple, je ne vous ai pas dit que j'avais un gros rhube en ce bobent. (ce qui explique peut-être pourquoi ce post est aussi décousu). Ah tu vois ?

C'est un peu comme sur fesse-bouc. Ce qui est bien, c'est que je me lie d'amitié avec des gens (parfois même des gens de ma famille) avec qui je ne lierai pas autant de lien en temps normal, par manque de temps ou parce qu'on habite loin, mais voilà, à l'occasion d'une photo postée ou d'une mini-discution juste pour dire coucou parce qu'on voit qu'on est en ligne, ben on se rapproche, on raconte des bêtises, on crée des private jokes. Du coup, quand on se voit en vrai, on reprend une conversation qui a débuté devant son ordi et malheureusement, souvent ça sonne faux. Tout simplement parce que l'écrit ne rend pas le ton sur lequel on dit les choses, ça peut tout changer ! Un rythme, un visage composé (ou décomposé), un ton enjoué ou querelleur, ça ne se traduit pas très bien par écrit (mis à part les smileys et autres mdr qui ne sont là que pour préciser "hey oh, je blague hein", la preuve que ce qu'on écrit n'est pas nécessairement clair). Du coup, autant on peut se lier d'amitié, autant on peut très vite partir en live et s'engueuler pour rien sur une simple phrase qu'on va mal prendre parce qu'on la lit hors contexte, pas forcément au bon moment, ou qu'on ne la lit pas forcément sur le bon ton. D'où l'importance d'avoir un vocabulaire précis et fourni.

Si vous cherchez où je veux en venir, cessez de vous torturer, je ne sais pas non plus, je réfléchis à doigts hauts. 


Mais quand même, quand j'écris quelque chose ici (ou n'importe où en fait), il peut m'arriver de buter sur un mot, de vouloir en mettre un bien précis et pas un autre. Ca peut paraître idiot, plusieurs mots ont la même signification, comme si je dis "ma voiture est cassée" ou "ma voiture est abimée", le sens général est le même, mais les connotations ne sont pas les mêmes (dans la seconde phrase, on perçoit une dégradation moindre). Quand on me parle, c'est un peu pareil, ce qui énerve sans doute mon entourage, mais j'ai tendance à analyser ce qu'on me dit en fonction des mots qu'on a choisi pour le dire, tout comme les mimiques qu'on prend pour le dire. Je ne pense pas que ça soit anodin. Le problème, c'est que je peux tout aussi bien décoder différemment ce que les gens me disent parce que j'ai mis sur leur fiche (oui j'ai des fiches mentales, et sur chacun d'entre vous, attention) qu'ils m'ont dit un truc pas sympa sur fesse-bouc alors que peut-être c'est moi qui ai mal interprété un texte dont le ton est mal traduit (c'est de la réflexion pure hein, ne cherchez pas de qui je parle, je ne parle de personne en particulier (et quand bien même je ne dirais pas qui c'est)). Du coup, j'interprète parfois mal ce qu'on me dit, des fois je prend des critiques pour des compliments et inversement, et on s'y perd, voyez ?

Bref, tout ça pour dire (enfin je crois) que même si j'ai un blog, et que parfois mes mots prennent un autre sens pour vous que pour moi simplement parce que vous les lisez différemment de moi quand je les écris, merci de me demander régulièrement de mes nouvelles "en vrai".

Voilà vous pouvez aller prendre une aspirine, j'ai fini.

E.

2011/09/14

Bref, j'ai fait les courses

Murphy vous connaissez ? nan pas le gorille qui pète quand on lui appuie sur le ventre, celui de la loi de Murphy, aka loi de l'emmerdement maximum ? Ben aujourd'hui, j'ai vécu ce genre de journée. Le genre de journée qui te met la pression dans le rouge et te fait te retrouver en slip en train de demander à ton gamin de se coucher sur ton sac à main. Si si.


Ce matin, mon cerveau tout d'abord peu enclin à se lever réalise tout soudainement que c'est mercredi et que donc, c'est grasse mat' jusqu'à ce que Junior se lève (au moins un quart d'heure de répit, woohoo !). MAIS Chéri d'Amour me rappelle gentiment que ce matin je dois faire les courses parce qu'hier soir on n'avait pas le temps et que quand même ça résonne dans les frigos. Il faut dire que hier soir, j'ai eu kiné alors que j'avais mal à la gorge et plus de voix et que ce sadique m'a fait travailler des muscles dont mon cerveau ignorait jusqu'à présent la fonction. De toute façon, je ne vois vraiment pas l'intérêt de soulever les jambes quand on est à plat ventre. Si on se met à plat ventre, c'est qu'on dort, ou qu'on bouquine sur la plage, on n'a donc absolument pas besoin de lever les jambes (encore moins les deux en même temps). Bref. Pendant ce temps-là, Junior et son pôpa étaient à l'essayage de la tenue de hockey sur glace sans glace (je vous expliquerai). Donc, ce matin, c'est courses (oui, parce qu'on n'a qu'une voiture, sinon c'est pas drôle), je dois donc emmener Chéri d'Amour à son travail.

Je me lève, m'habille et me rend compte que mon jean a une tâche. Pas bien grande, personne ne la verra, mais moi je sais qu'elle est là. Et là je n'ai pas d'autre pantalon. Et je ne marche pas toute la matinée en jupe, on voit bien que vous n'avez pas les cuisses qui frottent, vous. Donc, j'enfile mon jean en grommelant, j'enfile également vite fait un t-shirt et un pull cache-cœur, un coup de fond de teint, un coup de mascara, hop-là.

Évidement, Junior râle et traîne, sinon c'est trop facile. J'enfile mon écharpe (j'ai mal à la gorge) et il y a du vent, forcément. Beaucoup de vent, donc mon écharpe me bouche la vue, tombe par terre, bref, ça devient super chiant. Je l'enlève. J'ai froid au cou. On emmène Chéri d'Amour à son travail, Junior râle pour avoir un bisou, puis il râle parce qu'il ne veut pas faire les courses, puis il râle parce qu'il a trop faim, puis il râle parce qu'il a trop soif, puis il râle parce qu'il a trop chaud, puis il râle parce qu'en fait il veut faire les courses, puis il râle parce qu'en fait il n'a pas trop chaud. Je démarre et me dirige donc stoïquement (avec toutefois un léger tic nerveux dans l’œil gauche ) vers le supermarché.

On prend un caddie, c'est pas celui-là qu'il veut, on change de caddie (notez que j'ai quand même bon fond) (mais il n'est encore que 8h30) je le monte de force dans le siège parce qu'il est déjà pénible et que je sais que j'ai de grosses courses à faire, je ne défie donc pas le sort, je contient la bête. Hors de question de lui courir après dans le magasin avec un paquet de papier toilette sous le bras.

Les courses se passent à peu près sans encombre, entrecoupées régulièrement de "lance pas ton doudou", "arrête de crier", "non tu ne peux pas jouer avec la boite à œufs","tiens-toi droit", "arrête tes coups de pied", "ne touche pas à ça", "mais non je te dis que tu ne peux pas jouer avec la boite à œufs", "lance pas ton doudou j'te dis". Le léger tic nerveux est d'ores et déjà accompagné d'une veine qui grossit sur mon front (là où j'ai vu un petit bouton commencer à sortir ce matin) et je ne dois pas avoir l'air commode parce que les gens se poussent sur mon passage. Junior me répète sans cesse qu'il a très faim (regards émus des passants). Je lui explique vingt fois que c'est pas l'heure de manger (il est 9h), qu'il vient d'avaler son petit déjeuner et que de toute façon on n'a pas le droit de manger dans le magasin. Evidemment, la seule réponse qu'il trouve, c'est "mais moi j'ai très faim", donc on reprend la tirade, le tout entrecoupé des autres tirades sus-mentionnées, ça n'en fini pas (je vous ai dit que j'avais mal à la gorge ?).


Passage en caisse, il me demande 4 fois s'il peut descendre. Je lui répond gentiment et distinctement, mais comme il n'écoute pas un mot, il me repose la question quelques secondes plus tard. Je finis par lui dire, un peu sèchement surement, que s'il avait écouté les trois premières fois, il saurait que non, il ne descend pas. Du coup, bien sûr, Junior chiale. La caissière, cette traîtresse, lui balance des "oh ben alors" consolants tout en me réclamant la moitié du PIB du Burundi. Mon pull me tient trop chaud et il n'arrête pas de remonter, j'en ai marre de me rhabiller sans cesse.

On se dirige vers la sortie, là où le gérant du magasin a judicieusement disposé les petits manèges à pièce sur lesquels Junior veut monter systématiquement. Là, j'ai d'autres courses à faire, on va donc à la pharmacie. 

Je ne suis pas sotte au point de laisser Junior juché sur son caddie devant le rayonnage des gélules de compléments alimentaires, je le fais donc descendre et l'emmène avec moi de rayon en rayon, cherchant du savon d'Alep et un lait pour le corps. Enfin le trainer serait plus proche de la vérité. Non en fait pour vraiment bien se représenter la scène, il faudrait imaginer que je trimbale avec moi un chimpanzé sous acide. Junior se pend à mon bras, sautille et lève les jambes, se penche dans tous les sens, fais demi-tour sans me lâcher la main et moi j'essaye de discuter avec la vendeuse qui voudrais bien me coller du lait sur le dos de la main (main dans laquelle j'ai déjà un flacon pompe de savon d'Alep). Bien sûr, j'essaye de le calmer, enfin j'essaie surtout de ne pas lui foutre mon pied au cul parce que là ma patience commence à sérieusement s'effilocher. Je lui promet le coin au prochain reproche. Bien sûr, il se tient tranquille jusqu'à être remonté dans le caddie, certain que la menace du coin ne tient plus dès à présent (malin le gredin).

On arrive à la voiture, je l'assied dans son siège auto (hurlement à base de "non c'est moi qui monte tout seul"), je lui ouvre son manteau parce qu'il fait 50 degrés dans la voiture ("naaan je veux mon manteau fermé") de guerre lasse, je laisse le manteau fermé, je l'attache, puis je passe au remplissage en règle du coffre. La porte du coffre cogne évidemment dans le caddie, qui pèse trois tonne et est aussi maniable que le Queen Mary, et qui refuse de se tenir tranquille à 40cm de l'arrière de la voiture. Je remplis mes sacs, le caddie se balladant allègrement tout autour du coffre (fichus parkings pas plats) et comme les packs d'eau ne rentrent pas, je les met sur le siège arrière ("mais maman, faut mettre ça dans le coffre ! - oui ben ça rentre pas dans le coffre - mais ça va pas sur le siège, ça va dans le coffre ! - je sais mais comme je viens de te le dire, ça ne rentre pas das le coffre... - mais maman, ça va dans le coffre ! - bon hey oh, le psychorigide !").

On démarre (maman, j'ai trop chaud mouuuaa), je descend, j'ouvre le manteau (nan c'est moi qui le fait tout seul), j'envisage une seconde de rentrer chez moi à pied, mais comme c'est encore plus éreintant que de continuer avec lui, ben...


Notez quand même que 90% de mon coup de nerf tient au fait que Junior a été absolument infernal. Comme quoi les enfants, c'est quand même pas QUE du bonheur.

Au point où on en est, je me dis que ça peut pas être pire, donc je décide d'aller m'acheter un jean. Devant le magasin se trouvent deux dames qui font des sondages. Je leur décoche mon regard "faites pas chier, c'est pas le jour", mais elle m'accostent quand même, et me demandent si j'habite ici. "Ah non" leur r-éponge contente de moi, je viens de Toulon (c'est pas totalement faux dans un sens). Je sens qu'elles ont envie d'insister, mais j'entre furieusement dans le magasin, trainant toujours Junior-chimpanzée derrière moi. Je prend péniblement trois pantalons sous le bras (c'est pas tellement des pantalons qui me plaisent, c'est surtout les trois seuls jeans dans ma taille) et me dirige vers les cabines. Là, la dame des cabines m'explique que je ne peux pas prendre la cabine des handicapés, et que je dois prendre les cabines de 50cm². Je lui explique sans trop de ménagement que mon fils a trois ans, que je ne peux pas le laisser tout seul dans l'allée (vu comme il se tortille, ça se voit non ?) et que j'en ai que pour cinq minutes. Elle au moins a compris mon regard "faites pas chier" parce qu'elle a juste grommelé un truc en se retournant. Si une chaise roulante arrive, elle attendra bien cinq minutes, moi j'ai un chimpanzé survolté collé au bout du bras, c'est tout aussi handicapant.

Après avoir crié silencieusement à Junior d'arrêter d'ouvrir le rideau et de se tenir tranquille (p*** de b*** de m***), en, pourquoi pas, s'allongeant par terre avec mon sac à main comme oreiller et mon écharpe comme couverture (et ça marche dis-donc), j'essaye le premier jean, de ma taille, mais trop petit. J'essaye le second jean, de ma taille, qui me va bien mais qui est un peu serré et dont l'arrière n'est pas conçu pour des fesses comme les miennes (l'abruti qui les a dessinés ne doit pas voir beaucoup de femmes comme moi), exit donc jean 2 avec la taille au milieu des fesses. Jean 3 me va bien, ce qui me désole, vu que c'est la taille au-dessus. Allez, j'ai encore pris une taille de plus. Je ne l'aime pas plus que ça, mais il me faut un pantalon, alors j'achète le pantalon.

Arrivé sur le parking devant chez nous, le gars qui aménage le hangar en face vient me parler. Longtemps. Pendant ce temps Junior continue son numéro de n'importe quoi. Il cours en rond dans les graviers, tombe quatre fois, ignore mes injonctions à se tenir tranquille, je pense sérieusement à une Juniorectomie. Puis la factrice arrive. Elle ne sait pas que c'est chez moi qu'elle sonne et que je suis juste de l'autre côté de la route, elle voit juste une dame avec un gamin qui lui court autour en hurlant, les mains pleines de sacs de courses;, en train d'écouter vaguement le gars du hangar. Quand j'arrive enfin à expliquer que je dois récupérer ce colis et que faut me laisser maintenant, la factrice est sur le point de partir. Je la rattrape, elle fait la gueule (ben oui, elle a attendu alors que j'étais en train de discuter), elle me colle son colis dans les mains (p*** mais j'ai déjà plein de paquets) et Junior qui continue sa sarabande, mais bon sang on lui a mis du café dans son bib' ce matin ou quoi ?

Puis j'arrive en haut des marches, devant la porte, et... Les clefs sont restées dans la voiture. Et junior râle parce qu'il veut ouvrir la porte maintenant et ne veux pas attendre que j'aille chercher les clefs. Il en a rien à foutre lui, qu'elles soient restées dans la voiture, les clefs. Moi, j'en peux plus, je le colle au coin devant la falaise du jardin et je lui dit que je veux plus l'entendre jusqu'à nouvel ordre. Évidemment il chiale, mais zut il l'a bien cherché. Évidemment le mec du hangar n'en a pas perdu une miette et trouve que j'exagère. Évidemment je vais passer quatre fois devant son regard accusateur en vidant mon coffre. Mon pull remonte et j'ai le ventre à l'air et mon mascara m'a dessiné de jolis trais noirs sous les yeux.

On rentre enfin, j'en peux plus de Junior, j'ai mal à la tête, à la gorge, je veux juste être sous ma couette et qu'on me fiche la paix. Je me réjouis d'avance de lui donner une soupe et de le coucher pour la sieste, mais... et oui mais je dois aller chercher Chéri d'Amour à son boulot à midi. Là je l'appelle, qu'il se débrouille pour rentrer, moi j'en ai marre. Sauf qu'au moment où je l'entend décrocher, mes yeux se posent sur l'horloge, cette saleté, qui me dit que je dois y aller dans un quart d'heure. Du coup, ça ne vaut vraiment pas la peine d'embêter Chéri d'Amour, du coup, faut encore que je traîne Junior derrière moi. Lui, il boude sur le canapé. Je lui dit : "mais joue un peu avec tes chevaliers, on ira chercher papa dans pas longtemps". Non, lui il boude. Puis soudain, quand je commence à rassembler mon sac et les clefs pour partir, il décrète qu'il veut jouer avec ses chevaliers maintenant. L'infanticide ne me parait plus si immoral à ce stade. Je traîne donc un Junior toujours hurlant pour récupérer son papa au travail, je lui file une bonne fois pour toute sa soupe et au lit. Évidemment, il ne veut pas dormir. Évidemment, c'est moi qui m'y colle.

Il dort environ un quart d'heure, ce qui n'améliore pas son humeur, ni la mienne, et nous filons à son entraînement de hockey sur glace sans glace. Hum oui alors voilà, la patinoire de Cherbourg est en travaux jusqu'en 2013, du coup, les entrainement de hockey se font en roller dans un gymnase. Vala vala. Chéri d'Amour me reproche de ne pas avoir préparé correctement ses affaires (en même temps c'est lui qui est allé à l'essayage et qui sait précisément ce qu'on doit lui mettre avec ses protections) (du coup, il aurait pu s'en charger au lieu de jouer sur l'ordi pendant que je continuais à me débattre avec Junior)(enfin je dis ça je dis rien), on arrive en retard le temps de l’arnacher comme c'est pas permis (doublement instantané de Junior). A partir de là, ça va mieux. Junior s'amuse comme un petit fou, en une heure et demi il passe de "j'ai jamais mis de patins de ma vie" à "je me déplace tout seul et je sais me relever sans problème". Ébahie je suis.

On rentre, je lui donne son bain, et on retente de le coucher. Évidemment, il reste une demi-heure dans sa chambre et me soutient qu'il a dormi alors que j'ai entendu plein de boums et son circuit de voiture.  Là il est 16h, je consulte mes mails pour la première fois de la journée, j'ai la tête qui fait bodom bodom, ma gorge n'est plus qu'un morceau de toile émeri, et je mange des chocos en lisant Hellocoton. Me parlez pas les gens. Je colle Junior devant l'Age de glace et je raconte ma journée de m*** sur mon blog. 

Bref, comme dirait l'autre, j'ai fait les courses.

E.