J'ai toujours détesté le prosélytisme. Dans tous les domaines, qu'il soit religieux, politique ou autre, j'ai toujours eu horreur qu'on me dise ce que je dois penser, pour qui je dois voter, ou si je dois ou non dormir avec mon enfant. Au nom de quoi dois-je croire ceux qui me disent qui sont les gentils et qui sont les méchants ? ceux qui ont raison et ceux qui ont tord ? Je ne suis pas manichéenne, et je hais les diabolisations, à tel point que je me fais souvent l'avocat du diable, même quand le sujet me touche peu, juste pour rétablir un semblant de gris dans chaque camp. Personne n'a jamais totalement tord ou totalement raison, et ceux qui l'affirment me hérissent le poil.
Alors généralement c'est sur un blog que ça se passe, j'en lis beaucoup, je croise peu de monde à mon bureau (qui se trouve dans ma maison et où mes collègues s'appellent chien, chéri et Junior). Qu'on me dise que le cododo (c'est un exemple parmi tant d'autre) c'est la révolution et que toute autre forme de façon de faire est une aberration et que ceux qui font autrement vont gravement traumatiser leurs enfants et j'y vais de mon petit commentaire pour expliquer que ben non, moi je ne trouve pas. Je suis très rarement virulente dans mon premier commentaire, j'essaie d'expliquer mon propre cas, calmement, en ne généralisant pas et en ne diabiolisant personne. Juste je dis que moi je ne suis pas forcément d'accord.
A partir de là, il y a trois réactions. Soit mon commentaire est ignoré, pas publié ou noyé dans une masse qui dit à quel point ils sont tous d'accord avec le post, et ça en reste là. Soit la personne du blog est intelligente et me répond gentiment que chacun a le droit d'avoir son avis. Soit c'est pas le cas et on entre dans du prosélytisme. Parfois même tout le monde s'y met.
Le but du jeu devient donc de démonter mes arguments et de me faire passer pour un monstre/une débile/une réac/une fachiste/tout ça à la fois. Généralement ça monte vite dans les aigus. Généralement (oui pas tout le temps, j'ai mes faiblesses et mes mauvais jours moi aussi) je répond calmement que je ne parle que de mon cas et que j'ai le droit de ne pas être d'accord. Bon ok, j'ai souvent du mal à ne pas démonter aussi les arguments les plus idiots qu'on m'oppose, mais j'essaie dans la mesure du possible de rester calme, polie, et sutout de préciser que je ne fais que parler de mon cas et qu'en aucun cas je n'érige ma façon de penser en dogme.
Généralement ça ne marche pas.
Généralement on finit par m'insulter et je passe plusieurs jours malheureuse parce que je ne comprend pas pourquoi les gens sont si méchants (oui je suis une
Je comprend le besoin des gens de trouver d'autres gens qui pensent comme eux, mais pourquoi faudrait-il "retourner" les autres ? pourquoi faut-il toujours forcer ceux qui ne sont pas d'accord et essayer de leur faire rentrer de force dans le crane ce qu'on prend pour la vérité pure ? (vu qu'on pense avoir raison, alors tout les autres ont tord ?) Suis-je d'une naïveté si crasse pour penser que chacun peut avoir son avis et l'exprimer librement sans se faire démonter et insulter en retour ?
Et si tout le monde pouvait se donner la main...
Des fois l'humanité me déçoit.
E.
Je sais pas pourquoi, mais je ne peux pas m'empêcher de le prendre pour moi, cet article...
RépondreSupprimerSi tu prends une réponse à tes arguments par d'autres arguments pour une agression, ça limite beaucoup la discussion.
Ce n'est pas moi qui ai employé les termes "bizarre (voire débile)" pour contrer l'argument comme quoi l'Allemagne nous vend ET nous achète de l'électricité.
C'est toi...
Donc, oui, une conversation sur un sujet, ça revient à enchaîner les arguments et les contre-arguments, et ça s'arrête soit quand l'un des deux dit "Tu as peut-être raison, ce que tu m'as dit m'a ouvert de nouvelles perspectives", soit quand l'un des deux dit "Je pense toujours que tu as tort, mais je suis à court d'arguments".
Donc non, te dire que l'Allemagne vend ET achète de l'électricité à la France, ce n'est pas un besoin pathologique de te forcer à adopter mon avis. C'est juste un fait.
Evidemment que tu peux le prendre pour toi, tu peux même mettre ton nom à la place de "lhumanité".
RépondreSupprimerJe n'ai pas eu l'impression qu'il y ait eu discussion. Ta définition de discussion est juste, à partir du moment où on écoute les arguments de l'autre sans nécessairement essayer, je cite, de "s’atteler au démontage des arguments". Me diras-tu que tu n'essayais pas de me faire changer d'avis ? trouves-tu que ça ne correspond pas à la définition de prosélytisme ?
Dans la première réponse à mon commentaire, on m'a dit qu'on avait peu de sympathie pour moi, c'était assez peu engageant. Tu as fini par me traiter d'ignorante, ce que j'ai peu apprécié.
Je ne souhaite pas continuer ici, je tiens à notre amitié, et on en a déjà bien assez parlé. Je ne suis pas du tout à court d'arguments, et sans aucune révélation, mais simplement je ne souhaite pas qu'on se fâche. Je ne t'interdis pas de me répondre, evidemment, mais je souhaiterais qu'on cesse de parler de nucléaire si ça ne te fais rien.
Euh... ben, j'ai comme l'impression d'atterrir comme un cheveu sur la soupe mais comme cette discussion est publique, je voulais juste dire qu'à moins d'insultes graves (et là, c'est mon jugement tout à fait partial qui s'applique), je ne censure jamais les coms chez moi... C'est le jeu du blog. Il faut effectivement accepter les avis divergents même s'ils nous heurtent... Bises. Ah si, je censure tout de même les vilains et vilaines qui se font de la pub dans les coms, ça c'est moche!
RépondreSupprimerLeboableu
C'est vrai que c'est moche (en plus c'est souvent déguisé en vrai commentaire mais on voit assez vite que la personne n'a rien lu au post...). Oui c'est le jeu effectivement, et je suis assez naïve pour croire que tout le monde joue. Bon c'est pas toujours le cas, j'en fais les frais assez souvent... Mais je n'ai pas envie de me censurer tout seule juste pour ne pas risquer de froisser le monde. D'autant que j'essaie toujours d'y mettre les formes.
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