Brodeuse du Phare
34 ans, 1 p'tit pâtissier-paléontologue, 1 p'tit tapedur qui fait pon-pin, 1 grand Chéri d'Amour, 2 gerbilles insomniaques, 1 boutique d'artisans créateurs, 286 bobinettes de fil à broder, 29 paires de chaussures, 1 armoire pleine à craquer de tissu, 920 projets de broderie, 5 horloges, 1 maison, 1 ribambelle de copains, 1 jardin, plein d'amour et une sainte horreur des chiffres.
2015/01/11
2013/12/06
La Brodeuse des Lilas
Je suis la Brodeuse du Phare
Qui brode, qui coud et qu'en a jamais marre
J'fais des broches et des pochettes,
Les mignonettes
Et pis j'les vends sur internet
J'en garde pour moi en cachette
Et pis j'couds aussi des sacs
On s'les arrache de Lille à Aurignac
J'ai même pas l'temps de rien faire
C'est les affaires
Pourtant des fois qu'est-ce que j'aimerais
M'mettre sous la couette d'vant la télé
Mais j'fais des trousses, des p'tites trousses, encore des p'tites trousses
Des p'tites trousses, des p'tites trousses, toujours des p'tites trousses
Des trousses pleines de grâce
Des trousses d'première classe
J'fais des trousses, des p'tites trousses, encore des p'tites trousses
Des p'tites trousses, des p'tites trousses, toujours des p'tites trousses
Des petites trousses, des petites trousses, des petites trousses, des petites trousses
Je suis la Brodeuse du Phare
Je brode des fleurs et même des nénuphars
Je r'garde des séries en chaîne
Mêmes rengaines
Superhéros, tueurs en série, et des chevaliers aguerris
L'œil rivé sur mon ouvrage
J'écoute les aventures des personnages
Des fois je relève la tête
Mais j'suis charrette
Alors je me r'met à broder
Faut dire que j'aime bien mon métier
Pour varier j'fais des trousses, je fais des p'tites trousses
Des p'tites trousses, des p'tites trousses, toujours des p'tites trousses
Des trousses à paillettes
Des trousses à bouclettes
J'continue à faire des trousses, je fais des p'tites trousses
Des p'tites trousses, des p'tites trousses, toujours des p'tites trousses
Des petites trousses, des petites trousses, des petites trousses, des petites trousses
Je suis la Brodeuse du Phare
Des fois je vends dehors, oui mais c'est rare
Je fais les marchés d'noël
Sur ma parcelle
Je fais les broches à 3 pour 10
C'est fou j'ai plein d'admiratrices
Avec les stands d'à côté
On discute, on échange plein d'idées
J'voudrais bien faire des barrettes
Si c'est pas chouette
Comme si j'étais pas occupée
déjà à coudre et à broder
J'fais des trousses, des p'tites trousses, encore des p'tites trousses
Des p'tites trousses, des p'tites trousses, toujours des p'tites trousses
Des trousses à dentelle
Tout une ribambelle
J'fais des trousses, des p'tites trousses, encore des p'tites trousses
Des p'tites trousses, des p'tites trousses, toujours des p'tites trousses
Des petites trousses, des petites trousses, des petites trousses, des petites trousses
E.
2013/11/10
Le retour de la recette du Grand N'imp
Ce midi, comme des foufous, à 11h45, on décide de faire un gratin de potiron.
Youpla.
A la base, ce devait être poulet et potiron au gratin. Et puis c'est le genre de préparation qui commence bien, puis on tente un truc, et puis non en fait attend j'ai une idée, et puis ah oui mais non, et puis oh on va mettre ça à la place, et puis allez tant pis je rajoute ça quand même, et puis avec ça ce devrait être pas mal, et puis allez hein, on verra bien ce que ça donne.
Je précise que le résultat était super bon, quoi que super moche, mais vraiment
super bon. C'est pour ça que je met la recette, mais pas la photo, sinon vous allez faire comme Junior et dire berk avant de goûter...
Chéri d'Amour et moi, on adore cuisiner |
Ingrédients :
- 500g de potiron
- 300g de poulet
- 1 poignée d'oignon ciselé surgelé
- 2 cuillères de tapenade
- 1 cuillère à soupe de crème fleurette
- origan
- sel, poivre
J'ai découpé le potiron (enfin c'est mon chéri qui l'a fait) en gros cubes et mis dans ma machine à soupe (je ne me sers plus que de ça pour faire cuire mes légumes tellement c'est génial, elle me sert d'auto-cuiseur, désolée je n'ai donc pas de temps de cuisson ni rien à vous donner vu que je me contente de mettre les légumes dans la machine, d'appuyer sur le bouton et d'attendre et de me brûler dessus au moment de la débrancher)
Pendant ce temps, j'ai découpé le poulet en cubes aussi et les ai fait revenir à la poêle avec un peu de beurre demi-sel. Quand la machine a fait bip le potiron était cuit, je l'ai ajouté à la poêle quelques secondes, avec une pincée d'origan, du sel, du poivre, l'oignon et la tapenade. Bon mon potiron étant vraiment bien cuit, ça a fait de la bouillie. J'ai fait revenir tout ça quelques secondes à la poêle, puis j'ai ajouté la crème avant de servir.
Junior a fait beeeeeerk, Chéri d'Amour l'a traitée de Gloubiboulga, P'tit Frère a hurlé "NAM NAAAAAAAM" (ce qui en soi est plutôt positif (enfin je crois)), et puis quand ils y ont goûté, ils ont tous fait "hmmmmm !!" alors voilà quoi.
E.
2013/11/07
Vacances...
Pendant ces vacances, j'ai vu...
- Un renard, un vrai, de nuit, en plein centre ville, sur le parvis du ministère de la défense.
- Des écureuils. Plein d'écureuils. Vraiment plein d'écureuils. Et des pélicans aussi. Plein.
- Des types qui n'ont pas le droit de bouger, mais qui crient très fort si on s'approche trop près des grilles.
- Une grue effondrée sur un bâtiment officiel.
- De très gros bateaux et des lapins kulta.
- Des policiers sur des chevaux.
- Un bus hanté.
- Des chevaliers qui disaient "Ni", mais qui maintenant disent "Ring-ding-ding-ding-dingeringeding ! Gering-ding-ding-ding-dingeringeding ! Gering-ding-ding-ding-dingeringeding ! What the fox say ? Wa-pa-pa-pa-pa-pa-pow ! Wa-pa-pa-pa-pa-pa-pow ! Wa-pa-pa-pa-pa-pa-pow ! What the fox say ?" (*).
- Les meilleurs wraps au poulet tandoori de l'univers.
- Des américains qui se rentraient dedans.
- Une tête de jaguar géante et fumante qui crachait lesdits américains.
- Un bon milliard de m&m's dans toutes les couleurs imaginables et tous contenus dans une seule pièce.
- Des filles avec des oreilles de chat, et d'autres avec des peluches sur la tête.
- Le sosie de Daenerys Targaryen dans le métro (sans ses dragons).
- Des cookies au gingembre "crunchy crunchy".
- Des filles avec des pompons, courtement vêtues et à demi-surgelées.
- Un décapsuleur intégré à un bureau de chambre d'hôtel.
- Un palais avec un drapeau dessus.
- Lancelot en collant rose et justaucorps jaune fluo dansant et chantant "Yes I'm gay".
- Une grande tour de pierre et une grande tour de verre. L'une d'elles sonnait.
- Des petits drapeaux. Plein. Et des coquelicots en papier. Plein aussi.
- Des types avec les cheveux de Marge Simpson (mais en noir) qui leur descendait jusque sous le nez.
- Des lampions chinois.
- 85 000 personnes qui marchaient sans broncher sous une pluie battante.
- La photo d'une enfant qui en a visiblement marre de montrer comment enfiler un gilet de sauvetage.
- Des gars qui tapaient (fort) sur des tambours et qui dansaient comme Mickael Jackson.
- Des seiches laquées au miel.
- Un type habillé comme le docteur Livingstone qui vantait les mérites d'une expo sur des filles qui se sortent les yeux de la tête et des gars qui avaient survécu à des couteaux dans le crane.
- Une dame en robe bleue à paillettes chantant "what ever happened to my butt ?"
- Des tasses et des assiettes à l'effigie d'un couple princier et de leur bébé.
- Des hamburgers dont j'ignore toujours quel animal a bien pu fournir la viande.
- Plein d'affiches surmontées d'une couronne m'enjoignant à garder mon calme et à faire tout un tas de choses.
- Des poissons panés et des frites. Plein. Trop.
- Des porteurs de drapeaux représentant des lettres pas même foutus de se mettre dans le bon ordre pour former un mot cohérent.
- Des châteaux et des maisons magnifiques.
- Une présentatrice télé (en vrai ET dans la télé).
- Des noix de coco.
- Une très grande roue.
- De très grands bus.
- De très grands lions.
- De très grands lions.
- Un grand nounours au prix d'un petit.
- Une petite bouteille d'eau aux prix de 12 grandes.
C'était de chouettes vacances.
E.
(*)
2013/10/07
Et retrouver du sable dans ses poches...
Ce week-end, je suis allée dans la maison de famille probablement pour la dernière fois.
Non en fait, je sais bien que c'était la dernière fois.
Elle sera bientôt vendue, et une page de mon enfance sera vendue avec elle.
C'est sans doute un passage obligé, et mon caractère de nostalgique n'arrange rien à l'affaire, mais j'ai du mal à voir partir des pans de mon histoire, alors je les photographie.
Pas dans ma mémoire, elle est bien trop instable, pas fiable pour deux sous. Je prend des photos. Partout où j'ai vécu, j'ai pris des photos. De partout, de chaque pièce, même les toilettes, même les placards, tout, partout, pour m'en souvenir.
Ce week-end, avec chéri d'amour et les enfants, nous y sommes allés. Pour eux, ce n'était sans doute qu'un chouette week-end à la mer, pour moi c'était une madeleine géante et si peu de temps pour tout revivre, l'espace d'un week-end, graver une dernière fois dans ma mémoire et dans mes photos tous ces souvenirs d'enfance, ces vacances de Pâques, de la Toussaint, ces moments où j' allais avec mes parents, ma cousine, on s'en fichait bien à l'époque, ça durerait toujours alors pourquoi s'en faire...
Le vacances là-bas c'était la plage, tout le temps, des châteaux, des trous dans le sable, des circuits de billes, des seaux pleins d'eau et de coquillages. C'était la ballade du soir, jusqu'au casino (pour voir les vitrines des boutiques de luxe) ou jusqu'aux baraques, manger une niniche, jouer aux arcades et regarder la mer. C'était se laver le sable sur les pieds dans un bidet, c'était marcher, beaucoup, jusqu'à la ville d'à côté, puis revenir, encore, et recommencer. C'était les cousins, c'était la famille, c'était les bouts de pain et de chocolat avalés avec un peu de sable sur une natte. C'était une partie de nain jaune les soirs où il faisait mauvais. C'était tout le temps pareil. C'était bien.
Alors nous y sommes allés tous les quatre, mais la maison était froide, humide, minuscule, les meubles avaient été modernisés, la façade repeinte, ce n'était plus vraiment la même maison.
Dans le placard, il n'y avait plus de jeu de nain jaune, il y avait un vieux fer à repasser "pour les locataires".
La maison est louée l'été. Depuis toute petite, j'ai toujours entendu parler de ces "locataires", des êtres mystérieux qu'on ne voyait jamais, qu'on n'aimait pas trop parce qu'on avait peur qu'ils volent ou cassent quelque chose. Ils allaient dans la maison, ils dormaient dans les lits, c'était bizarre, mais on n'y pensait pas trop. Hors saison, la maison était à nous, la plage était à nous, la ville nous appartenait, et les locataires ne savaient rien de tout ça, ils ne pouvaient pas comprendre.
On y est arrivés dans la nuit, fatigués, énervés, la maison ne m'a pas plu, je ne la reconnaissais pas. Pourtant au matin, le charme a opéré, j'arrivais même à sentir l'odeur du pain grillé qui me réveillais quand je dormais dans l'autre chambre, celle des enfants. Il n'y avait pas de pain grillé. Chéri d'amour est allé chercher des croissants. Seulement on n'avait jamais de croissants, c'était du pain grillé.
C'est là que j'ai réalisé ce que je venais faire là : revivre toutes mes vacances, les faire vivre à mes enfants, coute que coute, je voulais qu'ils aiment ce que j'ai aimé, qu'ils ressentent ce que j'ai ressenti, qu'ils parcourent mes chemins, qu'ils les trouvent aussi magiques que moi. Bien sûr, ça n'a pas marché, je me suis sentie frustrée.
Nous avons malgré tout passé un bon moment, il y a eu des premières fois, premier tour de manège, premiers pieds dans la mer, première bouchée de sable... nous avons vraiment passé un très bon week-end. On a aussi fait un stock de niniches.
Tant de choses à revivre en si peu de temps... Finalement, je crois que j'ai vécu ce week-end un peu seule, plongée dans mes souvenirs, j'étais avec mes hommes, mais pas vraiment à la même époque. J'étais un peu triste aussi. Et puis j'ai réalisé que la maison ne disparaitrait pas, que la plage encore moins, qu'on pourrait revenir, même si on logeait ailleurs, qu'on pourrait revenir et vivre la même chose, que ce serait un peu différent, mais que c'était la vie.
De toute façon, c'était déjà différent.
Quand il a fallu partir, j'ai dit au revoir à la maison. Je l'ai photographiée partout, même les placards, même les toilettes, j'ai ravalé mes larmes pour ne pas inquiéter les enfants, je ne voulais pas pleurer. Tant que je ne pleurais pas, c'est que ce n'était pas vraiment fini, n'est-ce pas ?
Et puis j'ai fermé la porte-fenêtre, fermé les volets, tourné la clé, et voilà.
Au revoir la maison.
Au revoir.
E.
2013/07/02
Léger oubli (et le pourquoi du comment)
Eh mais dites-donc ! J'ai complètement oublié de vous raconter ! (non mais quelle quiche j'te jure)
Bon je sais, ça fait un bout de temps que je n'ai pas écrit par ici, et c'est donc la raison du titre abscons que vous pouvez lire là-haut : je vais (enfin) pouvoir vous expliquer pourquoi.
Ca fait quelques mois maintenant que je préparais un projet, dans le plus grand secret de mon laboratoire caché sous un volcan chez moi. Eh bien, ça y est, je me suis lancée, j'ai ouvert...
trrrrrrrrrrrrr
(oui ben un peu de suspens, quoi)
Ma boutique de sacs à main !!!
(Tadaaaaaa)
Elle s'appelle Le Sac des Filles (c'est bon vous voyez bien ?), et vous pouvez la trouver en suivant ce lien que voici :
Vous pouvez aussi aimer la page Facebook du Sac des Filles, c'est chaudement recommandé ^^
Bon alors qu'y trouve-t-on dans cette boutique ? à ton avis ? Eh bien mais des sacs ! tout plein tout plein, des beaux, tous fait avec mes blanches mains et tous brodés avec les mêmes mains que suscité précédemment, tous faits avec amour et dévotion (bon j'exagère peut-être un peu pour la dévotion) (mais pas pour l'amour)
Voilà ce que je faisais ces derniers mois : je cousais cousais cousais, et je brodais brodais brodais, tout ça pour avoir de jolis sacs à présenter dans ma boutique.
Bon pour le moment, elle n'est pas très jolie (nan mais si, soyons honnête, la déco n'est pas top), mais j'ai une graphiste du tonnerre : Ganumaï qui est en train de me concocter une déco ébouriffante et magnifique, et dans quelques temps ça sera beau comme tout, promis, j'ai vraiment hâte de vous montrer tout ça.
Voilà, c'est ma petite boutique à moi, et j'en suis toute fière, j'espère que vous la trouverez chouette.
Plein de bisous !
E.
2013/05/13
Un lundi parmi tant d'autres : photo de son enfance
Mam' Zaza a, pour mon plus grand bonheur, relancé son "lundi parmi tant d'autres" (à moins que ça n'ait pas arrêté et que j'étais trop à l'ouest pour m'en rendre compte ? mmh ? nan je crois pas)(enfin peut-être mais je crois pas)(bon bref)
Le thème de ce lundi : une photo de son enfance.
Pour ma part, ça colle bien à mon caractère. J'aime les photos, plus elles sont vieilles, plus elles me plaisent, ce sont comme autant de petites fenêtres sur le passé, ça me fascine. Je crois que c'est aussi pour ça que j'aime autant les journaux intimes anciens et les recueils de correspondances. Tiens, ça me fait penser à ce travail de Jo Hedwig Teeuwisse, qui avait mélangé des photos de la 2nde guerre mondiale avec des photos récentes.
Celle-ci par exemple, m'a choquée pour plus de raisons que l'image en elle-même. Cette photo a été prise au bout de la rue que j'habitais il y a encore quelques semaines, j'ai arpenté ces trottoirs, traversé au feu, l'école de mon fils était juste là, en bas, et il y a (finalement pas si) longtemps, des hommes passaient là, les mains sur la tête ou un fusil dans les mains, à mille lieues des considérations qui étaient les miennes quand j'ai moi-même foulé ce bitume. Cette impression de faire moi-même partie de l'histoire me fascine.
Bon mais ce n'est pas le thème du jour...
Une photo de mon enfance, donc.
Difficile d'en choisir une seule, mais j'aime bien celle-ci, je ne saurais pas vraiment dire pourquoi. Peut-être que j'y retrouve mon côté espiègle, peut-être que j'y vois une innocence et une joie de vivre qui se fiche pas mal du regard des autres. Aujourd'hui, j'y vois les lunettes au verre sablé au milieu pour me redresser le regard, le chocolat sur le coin de la bouche, le pull mal mis et le casque de pompier (je ne m'en souviens même pas, ça ne devait pas être à moi). A l'époque, je devais juste me dire "je suis rigolote comme ça". Et ça me suffisait. Ca devrait toujours suffire.
Parfois j'aimerais retrouver cette légèreté.
E.
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